Le repos

Le repos

 

Je rêvais d’un nuage où dormir, le corps posé dessus comme sur du coton. Sur de la ouate douce comme la caresse d’une main maternelle, je fermais les yeux et me laissais aller, tout doucement.

C’est si bon de rêver.

 

Je désirais tant un lieu où glisser vers le pays des songes et de l’oubli. J’y serais restée, alanguie par le souffle d’une berceuse venue d’ailleurs, sentant la bienheureuse quiétude qui manque tant à nos vies.
C’est si bon d’espérer.

 

La vie restait un mystère. Malgré ma quête, ma soif et mes questions, je n’avais jamais trouvé ce refuge à l’abri des tourments et du bruit des pensées. Les ombres inquiètes, les surmenages intérieurs, les angoisses revenaient comme des mouches intruses.
Mes conversations solitaires n’étaient pas apaisées.

 

J’avais suivi encore et toujours les exercices de détente corporelle, l’esprit tranquillisé par des visualisations positives. Certes. Pourtant, je dois vous avouer, cela ne suffisait pas à rassasier mon âme, elle, l’insoumise, l’affamée d’infini.

 

Ces pauses récréatives m’apportaient un peu de répit il est vrai mais jamais assez. L’éphémère délassement ne pouvait me contenter en profondeur. Il y a tant de niveaux en nous. De répétition en répétition, il ne savait assouvir mon désir.

 

C’est si grand, une âme.

 

Alors j’ai prié. Je n’ai pas cherché à faire le vide, ni à contrôler mon souffle ou la position de mon corps. Je l’ai simplement appelé. Il a fait le reste.

 

Ce fut un cœur à cœur. On aurait dit un baiser, deux mains qui se cherchent, deux regards qui se parlent. Un dialogue où je pouvais déposer tout ce qui m’habitait. Mon Dieu, combien il y avait à dire !

 

Bousculée par tant d’émotions dans cette conversation invisible mais bien réelle, petit à petit, c’est Lui, et non moi, qui prit toute la place.

 

Toute la place.

 

Le vide ce n’est pas moi qui le crée. Jamais.

C’est Lui qui grandit tandis que mes paroles s’estompent.

 

Il vint comme un ami, comme un époux, comme un père, comme une mère. Non pas comme un vide, une absence à adopter, un silence obligé. Rien de tel.

 

Il était plutôt question d’une rencontre vivante entre deux personnes. A vrai dire, je crois qu’on peut parler d’amour. Oui. Cette rencontre n’a rien à voir avec les autres chemins d’intériorité.

 

La vie de prière est un Amour partagé, un silence habité par un Autre, une bouche et une oreille, un mot et un soupir, une main tendue et l’autre qui la prend. Une compassion immense. Une étreinte.

 

Cette certitude d’être aimée par Lui change tout : elle apaise, elle relève, elle donne un sol sous mes pas.

 

L’amour m’a posée sur le dos de la colombe. La paix m’a alors emportée.  Ses bras m’ont bercée, en sa Présence.

 

L’amour repose.

 

Lui seul.

 

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Commentaires

Ancolies
il y a 2 mois

Non, pas lui seul. La vérité est un repos permanent. Elle rend de cette façon la personne belle et rayonnante.