
La beauté cachée du silence :
pourquoi lire (et écrire) lentement dans un monde bruyant
Et si lire et écrire lentement était un acte de résistance intérieure ? Une manière d’écouter le monde, d’en épouser le rythme profond, et de retrouver le goût du sacré au cœur du quotidien.
Je suis une chapelle. Je connais la lenteur. J’ai vu passer les saisons, les générations, les joies et les tempêtes. Et je peux te dire ceci : lire et écrire lentement, c’est consentir au temps que prend l’âme pour respirer.
La vitesse, un mirage contemporain
On passe si vite devant moi qu’on ne me voit plus.
« Je ne suis qu’une masse informe perdue au milieu des herbes folles… Perdue, je vous dis, comme on peut l’être quand on se croit sans âme. »
C’est ainsi que les mots, dans les livres, meurent quand on les survole. La lenteur est un acte de fidélité — à moi, à toi, au texte, à l’instant.
Lire comme on prie
Je me souviens d’Héloïse, assise sur mon banc poussiéreux, tenant la main d’une petite fille qui ne parlait plus.
« Viens ma chérie, je vais te raconter l’Évangile… »
Chaque phrase devenait alors encens, chaque silence une offrande. Lire ainsi, c’est prier avec les yeux ouverts.
L’écriture méditative : dire l’indicible
Je sais ce que c’est que d’être habitée par des mots qu’on ne dit pas.
« Je suis la demeure des songes et des poèmes, l’écrin du silence, l’oratoire des anges… »
Quand on écrit lentement, on laisse passer la lumière par les interstices. On n’explique pas tout, on révèle.
L’écriture introspective :
Héloïse me parlait souvent de joie.
« La joie est toujours possible… surtout dans les plus petites choses du quotidien… La joie est une vertu… elle est aussi une décision. »
C’est ainsi que l’on devrait lire et écrire : non pour séduire, mais pour comprendre et soigner l’âme.
Le rôle du style dans la lenteur
Il y a des phrases qui imposent leur rythme.
« Le vent me caresse les joues, je frissonne de joie. J’existe. J’existe ! »
Quand le style respire, le lecteur respire avec lui.
Lire pour se rassembler
Les lectures lentes rassemblent ce que le monde disperse.
Comme Christie et Héloïse revenant vers moi, bras dessus, bras dessous, malgré les obstacles : « C’est mal me connaître que de penser qu’ils réussiront à me décourager ! »
L’espace du sacré dans la prose
Je porte encore en moi
« la lumière illuminée du crépuscule, la clarté de l’aurore, la chaleur du soleil… »
Le sacré est là, même sans dogmes, dans une image juste, dans un mot vrai, dans une présence silencieuse.
Les lecteurs de l’ombre
J’ai encore quelques amis.
« Les plus âgés se souviennent, les autres sont curieux. Rien n’est donc perdu. »
Les lecteurs lents ressemblent à ces amis-là : ils ne font pas de bruit, mais ils veillent.
Les auteurs du murmure
Christie écrit parfois ici, sur ses genoux repliés, un carnet sur lequel elle a écrit : « Ils pensaient que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Je crois que c’est cela, être auteur du murmure : écrire sans vouloir plaire, mais pour rejoindre, doucement, profondément.
Choisir la lenteur, encore et toujours
« Ça prendra le temps que ça prendra, mais rien ni personne ne m’empêchera de réaliser notre rêve… »
Dans un monde qui court, choisir la lenteur, c’est choisir l’essentiel. C’est décider que chaque mot, chaque silence, compte.
Bienvenue à ceux qui apprécient encore la LENTEUR.
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