
La résilience dans la fiction :
quand les histoires nous aident à guérir
Nous ne lisons pas seulement pour nous divertir. Nous lisons pour comprendre, pour ressentir, pour guérir.
Certaines histoires deviennent des alliées silencieuses. Elles murmurent à l’oreille du lecteur : “Tu n’es pas seule.”
Elles montrent que la douleur peut être traversée, que les blessures peuvent devenir beauté, que la lumière revient, même doucement. La fiction n’efface pas la souffrance, mais elle peut l’apprivoiser. Elle peut transformer la solitude en partage.
C’est ce que vit Christie dans La Demeure de l’Ange. Ce projet de rénovation devient pour elle un miroir tendre de sa propre traversée intérieure.
- Une reconnaissance douce des blessures
Christie ne parle plus depuis qu’elle a vu sa mère inerte sur le sol de la cuisine. C’est le silence qui s’est installé en elle comme un mur. Mais dans l’intimité d’un banc poussiéreux, au cœur d’une chapelle délabrée, sa tante Héloïse prend sa petite main et lui dit doucement :
« Bon, ma chérie, je vais te raconter une histoire. Mais avant, tu vas fermer les yeux... »
Et soudain, entre les lignes d’un Évangile conté, un mot jaillit. Une voix revient.
Lire devient alors un refuge. Un lieu où ce que l’on n’ose pas dire est vécu par d’autres. Christie découvre que même le silence peut être entendu. Et que la parole, un jour, peut renaître.
La fiction offre une parole là où, dans la vie, tout reste tu. Elle rend visible l’invisible. Elle murmure que la souffrance n’est pas un vide, mais un lieu habité.
« Je suis une chapelle en ruines… Mais j’ai encore quelques amis prêts à tout pour empêcher ma démolition. »
Même les pierres portent mémoire et consolation.
- Des récits comme traversées initiatiques
Les histoires de résilience ne sont pas des contes édulcorés. Ce sont des récits qui montrent la chute, le doute, le repli… puis le retour, lent, fragile, souvent inachevé, mais porteur d’espérance.
Christie, après l’échec de sa vie religieuse, rentre chez sa tante. Son cœur est brisé, sa foi fissurée, sa santé fragile. Et pourtant, elle écrit dans son carnet, chaque jour, comme un acte de foi dans la lumière :
« La joie est une vertu. Elle est un don, mais elle est aussi une décision. »
Elle y croit. Même au bord de l’abîme.
Ce qui sauve Christie, ce n’est pas l’absence de douleur. C’est le choix, tenace, d’avancer quand même. C’est de tenir sa promesse : restaurer Notre-Dame des Anges, cette chapelle oubliée du monde. Et ce projet devient sa propre restauration intérieure.
La douleur est là, mais elle n’a plus le dernier mot.
- Quand la littérature devient soin
Certains livres sont comme des baumes. Ils ne guérissent pas à notre place, mais ils ouvrent un espace. Un espace de parole, de silence partagé, d’émotion enfin accueillie.
Le roman devient alors un sanctuaire, comme cette chapelle qui parle avec sa propre voix :
« Je suis une chapelle abandonnée des hommes. Non pas des anges. […] Pourtant, je suis la demeure des songes et des poèmes, l’oratoire des anges, le chant des cierges. »
En lisant ou en écrivant, comme Christie dans son carnet, on peut « poser la tête sur l’épaule d’un personnage, le temps d’une traversée ». C’est parfois tout ce dont on a besoin pour reprendre souffle.
Les mots deviennent alors des compagnons. Ils n’effacent pas la blessure, mais ils permettent de l’habiter autrement.
Conclusion
Lire un roman de résilience, c’est retrouver le chemin vers soi. C’est entendre qu’on peut tomber et se relever. Qu’on peut être blessé et lumineux. Que la douleur ne nous définit pas.
Christie, face aux pierres effondrées, prie :
« Mon Dieu, faites que je puisse réaliser son rêve : restaurer votre petite chapelle. […] Ce projet donne sens à ma vie. »
Les mots ne sauvent pas tout. Mais parfois, ils sauvent assez.
Assez pour marcher encore.
Assez pour espérer.
Assez pour continuer à aimer.
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