La vie monastique : une expérience qui a nourri mon écriture

La vie monastique : une expérience qui a nourri mon écriture sans définir toute ma vie

 

Il est des silences qui fécondent l’âme sans pour autant l’enchaîner.

 

Christie, personnage central de La Demeure de l’Ange, porte en elle cette empreinte indélébile laissée par une expérience monastique pourtant inachevée. Entrée au monastère avec ferveur, elle en est sortie le cœur blessé, le corps fatigué, mais l’âme enrichie d’un regard que seule l’école du silence peut transmettre. Ce départ douloureux n’est pas un échec. Il est le signe d’une métamorphose plus subtile : celle d’un passage. Une traversée.

 

La vie religieuse n’a pas duré toute sa vie, mais elle a infusé chaque fibre de son regard. Elle a ouvert des portes intérieures, des cavernes d’intériorité, des recoins de lumière que seule la prière solitaire peut faire vibrer. Dans la beauté fragile de la chapelle délaissée qu’elle a retrouvée au sortir du monastère, Christie entend encore le chant des Laudes.

 

Elle a quitté le cloître, mais n’a jamais quitté la quête.

Comme tant d’êtres traversés par l’appel de l’absolu sans pouvoir s’y établir, elle a transformé cette soif en encre. Son écriture devient alors cet entre-deux : une cellule ouverte sur le monde, un réfectoire pour les âmes affamées de sens. Le passé monastique, loin de l’enfermer, devient une manière d’observer la vie, les relations humaines, la douleur.

 

Christie n’est pas une ancienne religieuse ; elle est une femme marquée à jamais par l’écho d’une vie donnée à Dieu, même brièvement. C’est pourquoi sa parole est pleine de retenue, mais jamais de résignation. Sa tendresse ne confond jamais compassion et pitié. Son écriture cherche la lumière dans la fêlure.

 

Elle a appris dans le silence monastique que l’essentiel n’est pas toujours visible. Qu’il faut parfois creuser le silence comme on creuse la terre. Alors, oui, elle vit désormais hors des murs conventuels, mais elle demeure, intérieurement, une veilleuse. Elle écrit avec cette posture-là : celle d’un veilleur qui ne dort pas, d’un cœur qui prie encore quand les mots cessent.

 

À travers Christie, j’ai voulu exprimer ce lien entre une vie contemplative et une vie active, entre l’élan spirituel et les réalités très concrètes du quotidien : restaurer une chapelle, consoler une tante, affronter les blessures d’un passé trop lourd.

 

Ce n’est pas la clôture qui fait le moine, ni l’habit qui fait la lumière. C’est le regard. Et ce regard-là, Christie l’a gardé. Ce regard qui sait que toute vie humaine est une chapelle en rénovation.

 

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