 
                    L’écriture comme soin
Il y a des blessures que les médecins ne voient pas. L’écriture, parfois, est le seul remède qui nous reste. L’Offrande et la Fronde, justement, ce sont deux voix qui se rencontrent : la sienne, révoltée, blessée, lucide jusqu’à l’écorchure ; la mienne, tournée vers la lumière, cherchant Dieu dans les fêlures.
« Lui, l’âme blessée, insoumise, lucide jusqu’à l’écorchure. Moi, l’âme contemplative, spirituelle, offerte, qui cherche Dieu dans l’intime du quotidien. »
(Introduction)
Ce livre n’est pas une construction, mais une traversée. L’écriture d’Ancolies porte ses plaies ; la mienne cherche à respirer. Quand il écrit : « Je contemple la gorge serrée le puits du temps », je réponds avec tendresse, j’essaie d’offrir un peu d’espérance, une autre vision du monde. Nos phrases, mises côte à côte, deviennent presque une prière à deux voix. Dans cet espace fragile entre nos lettres, quelque chose s’apaise. De moi :
« Tout comme vous, l’écriture est un acte d’amour. »
(Les blessures du cœur et de la chair)
Écrire, c’est oser toucher sans blesser. Quand il confie : « Ma vie privée ne me regarde pas », je sais que derrière cette provocation se cache une douleur ancienne, un refus d’exister dans son propre regard. Alors, au lieu de le contredire, j’écris. Pas pour corriger, mais pour rejoindre. Les mots, dans ce livre, ne cherchent pas à guérir ; ils proposent une autre vision. L’écriture devient un acte de soin, non parce qu’elle efface la souffrance, mais parce qu’elle la nomme avec douceur. Je lui disais :
« Quand on est croyant, on n’est jamais absolument tout seul. »
(Le puits du temps)
Ce que j’ai appris, c’est que l’écriture peut devenir un espace de convalescence. Chacun y dépose sa fatigue, son rire, sa peur, sa honte. Avec Ancolies, j’ai cherché à lui rappeler qu’il n’était ni perdu ni seul, que la vie vaut toujours la peine malgré les blessures du monde. Comme il l’affirmait lui-même :
« Le danger, c’est de ne pas aimer. »
(Le danger)
Aujourd’hui encore, je crois que ce livre est une preuve de vie. Je suis certaine que nombre d’entre nous trouvent aussi dans un mot, une lettre, un écho, la possibilité de respirer un peu mieux. L’écriture n’a pas guéri nos blessures ; elle les a rendues habitables.
 
                                        
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