Hugo D.

Portrait de Hugo : le frère blessé, l'enfant déçu

Hugo D., c’est un homme enraciné dans la terre, solide comme un chêne, mais dont l'écorce est fissurée par des blessures d’enfance et des rêves contrariés. Agriculteur dans la région depuis toujours, il incarne à la fois la force du terroir et le poids des héritages familiaux.

« Toujours aussi grand, les cheveux gris poivré, le regard d’acier, les yeux noirs. Il n’avait rien perdu de sa belle allure. »

Depuis l’enfance, Hugo a grandi à l’ombre d’une mère autoritaire, Alice, femme figée dans le passé, gardienne des rancunes et des secrets. Il a été privé de liberté dans ses choix et s’est souvent vu imposer des décisions qui n’étaient pas les siennes. Il aurait voulu faire plus : une ferme pédagogique, transmettre, ouvrir son métier aux autres. Mais les chaînes invisibles du devoir filial l’ont bridé.

« Pris entre le devoir familial, la pression de sa mère Alice et ses propres rêves, il oscille entre nostalgie, colère et incompréhension. »

La vente de la chapelle à Christie et Héloïse a été vécue par Hugo comme une véritable trahison. Il s’est senti dépossédé de ce qu’il croyait être son dû, oubliant qu’il avait ignoré cette chapelle pendant des années.

« C’était mon projet. La ferme pédagogique, le maire il était d’accord ! […] Tous des traîtres. »

Son attachement à la terre est viscéral, mais il est aussi douloureux. Il souffre en silence de la transformation de la ruralité, du mépris ressenti par ceux qui ne comprennent pas son métier. Il vit dans une tension constante : entre son amour de l’enfance pour Christie, sa loyauté envers sa mère, et le ressentiment qui l’habite.

Hugo est un personnage à la fois rude et tendre, qui n’a jamais appris à exprimer ses émotions autrement que par la colère ou le silence. Il n’est pas mauvais, mais perdu. Il est, comme le dit Maëlle :

« Un homme qui souffre, c’est tout. »