
Je suis une île au milieu de l’eau. J’avance sur la mer et ses flots langoureux, on dirait que je danse sur le bleuté des vagues voyageuses. Je glisse au fil de l’océan, ou plutôt non, c’est lui qui bouge. Enfin qu’importe, on dirait que je surfe sur l’immensité des larmes en pleurs.
Le soleil darde ses rayons sur moi, pourtant, esseulée, je n’ai guère envie de briller. Je préfère et de loin me laisser aller comme ça lentement, sans plus penser, sans plus rêver, juste planer à la surface des marées. J’ai un désir d’amnésie, quoi de plus jolie qu’une île oubliée sur une terre inconnue.
Je suis une île en bitume sur les trottoirs des villes. J’avance sur le béton du mois d’août. On dirait que le goudron m’enroule autour de lui comme un amant épris. Je suffoque, ou plutôt non, c’est la cité, elle se demande pourquoi je déambule dans ce décor urbain. Enfin qu’importe, on dirait que je dérange avec mon air ailleurs sur le sol citadin.
Le soleil irradie sa chaleur sur moi, pourtant, solitaire, je n’ai rien demandé. Je préfère et de loin me fondre sur la chaussée, comme ça, lentement, sans plus réfléchir, ni comprendre, juste me perdre dans l’asphalte. J’ai envie de mourir, quoi de plus jolie qu’une mort de plus dans la cité.
Je suis une île vêtue de ma robe en galets. J’avance esseulée le long des rochers cognés par l’écume. On dirait un château fort enfermé dans ses donjons depuis trop longtemps. Je tousse quelquefois, ou plutôt non, ce sont mes portes closes qui cherchent à s’ouvrir mais le fer a rouillé. Enfin qu’importe, on dirait que je suis un mystère un peu trop grand dans l’air ambiant.
Le soleil m’inonde de sa lumière, pourtant, je n’ai pas appelé. Je préfère et de loin disparaître dans sa clarté, comme ça, lentement, l’air de rien, sans plus raisonner, ni méditer, juste m’évanouir dans l’espace. J’ai soif d’invisible, quoi de plus joli qu’un rien du tout dans le temps anonyme.
Je suis une île perdue dans les saisons éphémères. J’avance seule le long des jours qui passent trop vite. On dirait que le temps est pressé. Je suis en quête d’un amour, ou plutôt non, ce sont les heures, elles te cherchent encore plus rapides que moi. Enfin qu’importe, on dirait que je dois vivre avec ton absence au fond de moi.
Le Soleil m’éclaire encore un peu, pourtant, délaissée, je n’ai rien souhaité. Je préfère et de loin m’éteindre dans le noir, comme ça, lentement, sans plus bouger, ni discuter, juste m’éloigner de la terre. J’espère me dissoudre, quoi de plus jolie qu’une étoile qui s’efface dans la nuit.
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