Je viens de dire Adieu

 

Je viens de dire Adieu.

 

La mer m’engloutit.

Je suis noyée sous les eaux.

 

La tempête m’a prise.

Je vogue dans l’air en poupée de vent.

 

L’espace me transperce.

Me voilà fantôme dans l’univers.

 

Des épées me crèvent entière.

Je suis plaie au devoir de survie.

 

Je viens de dire Adieu.

 

Aucune plume ne peut décrire.

Je suis l’inconnue de la terre.

 

Les yeux me brûlent, le cœur aussi.

Je suis le feu, les flammes, l’incendie.

 

Une éolienne tourne en moi.

Me voilà vertige au bord de l’abîme.

 

Le ventre poignardé par la douleur.

Je sens le vomi à l’intérieur.

 

Je viens de dire Adieu.

 

Je ne sens plus mon être.

Me voici mouchoir de papier inutile.

 

J’ai mal.

 

La vie vient de m’arracher le cœur.

Je suis miette à bouffer pour les canards.

 

Ma tête est piquée en aiguilles invisibles.

Me voilà shootée à l’horreur sans seringue.

 

J’ai un trou dans le dedans.

On m’a percé de milles épées à saigner comme un porc.

 

Je viens de dire Adieu.

 

Je n’ai pas les mots.

J’agonise en mode libération prolongée.

 

Mes ailes sont cassées.

Je me cogne partout. J’ai plein de bleus.

 

Tuméfiée à l’odeur de terre, je sens le deuil et le trépas.

Je voudrais mourir mais je ne peux pas.

 

C’est bien le pire.

 

Je viens de dire Adieu.

 

Pardonnez-moi, il n’est jamais sain de verser dans l’excès.

Mais j’m’en fous, j’ai mal c’est tout.

 

Que la vie est injuste, mais elle se fait la belle, la chienne.

Je voudrais, rien qu’une fois la saisir à la gorge pour l’étouffer.

Et puis qu’elle crève comme je suis en train d’crever.

 

Je viens de dire Adieu.

 

La foi ne protège pas toujours de la douleur.

Je voudrais dire Adieu à l’Adieu.

Mais je ne peux pas.

 

Me voilà ballotée dans l’onde crépusculaire.

Petit point de rien du tout.

Je voudrai être rien du tout.

 

Et que le vent m’emporte…

Dans le cri déchirant de….

 

Mon Adieu.

 

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.