Interview de Hugo

Entretien imaginaire : "Un café avec Hugo D."

(article d’un journaliste local)

 

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Titre : « Entre passé et avenir, Hugo Delattre se confie »


Par : Antoine Berthier, journaliste pour Le Réveil du Bocage

 

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Dans la cour de sa ferme, face à son hangar, Hugo Delattre accepte de me recevoir. L’homme est imposant, regard sombre mais franc. Il tient une tasse de café qu’il serre fort entre ses mains.

 

Journaliste : On parle beaucoup de vous depuis que la chapelle Notre-Dame des Anges a été rachetée. Vous vous sentez incompris ?

 

Hugo : (hausse les épaules) C’est pas ça… C’est juste que ce projet, j’y tenais. Je voulais créer une ferme pédagogique. Pour les gamins. Pour leur montrer ce qu’est vraiment notre métier. J’avais besoin de ce terrain. J’avais tout prévu.

 

Journaliste : Et la vente à Héloïse et Christie ?

 

Hugo : J’ai l’impression qu’on m’a coupé l’herbe sous le pied. Christie… elle savait. Elle savait que je le voulais. Et puis, on a grandi ensemble. Je pensais qu’elle me soutiendrait.

 

Journaliste : Vous semblez encore attaché à elle.

 

Hugo : (long silence) C’est compliqué. On a partagé plein de choses, quand on était gosses. Elle était mon amie, ma seule vraie amie. Mais elle a changé. Et moi aussi, sûrement.

 

Journaliste : Vous lui en voulez ?

 

Hugo : Je sais pas. Peut-être. Peut-être pas. Je suis juste fatigué. Fatigué de devoir toujours me battre. Pour mes vaches, pour mes récoltes, pour être entendu. Personne ne se rend compte de ce que c’est, d’être paysan aujourd’hui.

 

Journaliste : Que diriez-vous si Christie vous proposait un rôle dans la restauration de la chapelle ?

Hugo : (sourire amer) J’y crois pas trop. Et puis, c’est trop tard, non ? Mais bon… Si c’est pour les gens du coin… pourquoi pas.

 

À la fin de l’entretien, Hugo me raccompagne jusqu’à ma voiture. Il ne dit plus un mot. Il regarde ses champs au loin, et je devine, derrière sa carapace, un homme qui cherche encore sa place.

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