
Autisme, spiritualité et reconstruction : mon chemin de lumière intérieure
Par Aurore, personnage du roman Stéréotypie
Aurore prend la parole :
Quand on vit avec l’autisme, le monde semble parfois trop intense, trop flou, trop dur. J’ai longtemps cru que ma différence me condamnait à l’isolement. Et pourtant… c’est dans le silence, dans l’invisible, dans la profondeur des choses que j’ai trouvé la paix. Voici le récit de ma reconstruction, entre autisme et spiritualité, entre douleur et lumière.
Autisme : une perception du monde autre, ni meilleure ni pire
Je n’ai jamais vraiment compris les codes sociaux. Les regards, les sous-entendus, les bavardages m’épuisent. Mais je perçois des choses que d’autres ne voient pas : les vibrations d’un mot, la densité d’un silence, la beauté d’un détail oublié.
Être autiste, pour moi, c’est vivre avec une hyperréceptivité. Cela peut être une bénédiction, ou une plaie. Tout dépend de l’accueil que je fais à ce qui monte en moi. Le monde extérieur m’agresse souvent, alors je me replie. Je me protège. Je m’invente un cocon fait de routines, de gestes, de mots-réconforts. Certains appellent cela des « stéréotypies ». Moi, j’appelle cela ma manière de tenir debout.
La spiritualité : un refuge, un souffle
J’ai toujours senti qu’il y avait Quelqu’un, quelque chose de plus grand, qui me regardait sans jugement.
La spiritualité m’a tendu la main dans le silence. J’y ai trouvé un espace sans injonction. Pas besoin de parler, pas besoin d’être « normale ». Juste être là. Respirer. Écouter. Ressentir. Dans ce vide apparent, j’ai trouvé la Présence.
Ce qui m’a aidé dans ma vie c'est l’intuition d’un sacré intime, très proche, très doux. Comme un murmure dans la poitrine. J’aime les psaumes, les icônes, les bougies, les textes bibliques. Les textes profonds, méditatifs, poétiques, littéraires, parfois philosophiques. J’aime ce qui relie l’humain au mystère, sans discours. Ce qui soigne l’âme fatiguée.
Se reconstruire : une naissance lente, mais possible
Je ne suis pas sortie de la souffrance du jour au lendemain. Il a fallu oser accueillir ma différence sans la rejeter. Comprendre que mon cerveau, mon corps, mes émotions fonctionnent autrement. Et que ce n’est pas une erreur.
La reconstruction a commencé quand j’ai cessé de vouloir être une autre. Quand j’ai accepté de vivre à mon rythme, d’écouter mes besoins, mes intuitions. Quand j’ai découvert que la douleur pouvait être traversée, accompagnée, transfigurée.
C’est la spiritualité incarnée, catholique pour moi, vécue dans le silence, dans la nature, dans l’écriture. Pas une fuite vers le ciel, mais un enracinement profond dans mon humanité. Une manière d’habiter ma vie autrement.
Aujourd’hui : une paix fragile, mais vraie
Je ne suis pas devenue parfaite. Je suis toujours autiste. Je suis toujours sensible au bruit, au jugement, au chaos du monde. Mais je suis plus forte.
Ma foi est une lumière intérieure, une voix discrète qui me dit chaque jour : « Tu as ta place. Tu n’as pas à changer pour exister. »
J’écris ces lignes pour celles et ceux qui se sentent « à côté ». Pour les âmes atypiques, hypersensibles, solitaires. Vous n’êtes pas seuls. Il existe un chemin de paix, même dans la tempête. Il passe par l’acceptation, par la lenteur, par l’ouverture à quelque chose de plus grand que soi.
Et si votre différence devenait un lieu de rencontre avec le divin ?
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Commentaires
Ce texte capte parfaitement l'essence de cette belle devise : "tout est Grâce". J'aime ce message d'espoir, pour nous les âmes atypiques.