
La vérité brutale est que pour une personne autiste, le simple fait d’EXISTER dans le monde est crevant – sans parler d’essayer de conserver un emploi ou d’avoir une vie sociale quelconque. Et bon nombre des recommandations standards pour » améliorer la santé mentale » (comme voir plus de gens dans la vraie vie, passer moins de temps sur Internet, rester assis et être » calme « ) ne font qu’empirer les choses …
(Extrait de l'article de "Comprendre l'autisme" : lien en bas de l'article)
La fatigue
"Je suis fatiguée", une fatigue hors-norme :
Il y a la fatigue naturelle, réactionnelle à un effort particulier qu'il soit physique ou cognitif. Et puis il y a la fatigue émotionnelle, elle aussi réactionnelle à une surcharge (par exemple une mauvaise nouvelle dont on a du mal à se remettre). Il y a la fatigue dépressive (souvent un mélange de nombres de fatigues : émotionnelle, cognitive, réactionnelle à un évènement)...En fait, je me dis que la fatigue, on connait tous car la vie n'épargne personne avec son lot de mauvaises nouvelles, avec ses drames et ses épreuves.
"La fatigue autistique" et stimulis sensoriels :
Dans le cas de l'autisme, il y a une fatigue liée aux difficultés dans les interactions sociales et dans la gestion des stimulis sensoriels trop nombreux (conversations, lumières, bruits, odeurs...). En ce qui me concerne, en ce moment, je souffre de ce qu'on appelle "un burnout autistique". Je suis si épuisée que je ne tiens debout pas plus de deux heures par jour.
Comme je souffre de fibromyalgie et de SFC (Syndrome de Fatigue Chronique : Encéphalomyélite Myalgique), l'épuisement est encore plus grand. Si on rajoute à cela mes traits autistiques : je peux dire que je suis littéralement épuisée.
Les exigences sociales trop nombreuses achèvent de me mettre dans une fatigue hors norme (Comprendre les échanges, ou même simplement aller vers les autres, ou bien supporter la présence d'une personne à un moment où on voudrait rester seule). C'est comme si les exigences du quotidien devenaient trop nombreuses, comme si elles surpassaient mes capacités de socialisation et d'adaptation au monde extérieur.
"Le burnout autistique" et surcharge de travail :
J'ai eu beaucoup travail ces derniers temps (création d'un site, formation à l'autoédition, apprentissage du marketing, rédaction d'articles, romans, corrections, apprentissage de logiciel d'emailings), en plus de cela : les émotions dans ma vie personnelle (séparations temporaires, changement de temps, relations amicales perturbées...). Bref, avec une surcharge de travail : je me retrouve donc en burnout. La fatigue est intense. Ce qui m'aide à ce moment là ce sont les comportements stéréotypés, l'écholalie, le repos complet, le silence aussi. Ce sont mes petits moyens pour aller mieux.
Ce qui m'épuise encore plus c'est de me forcer à "masquer" mes besoins, entre autres, mes besoins de solitude et de balancements. Je me force à m'en passer pour rester avec l'autre. Conclusion : En rentrant chez moi, je m'écroule de fatigue. D'ailleurs, je pense que si je souffre de fibromyalgie et de SFC, ce n'est pas un hasard, me conformer aux attentes sociétales au niveau du rythme de mes emplois successifs, des interactions sociales nombreuses, tout cela a fatigué mon organisme. Au plus haut point.
"Les intérêts restreints" :
Quand je me mets à mes centres d'intérêt, c'est une occupation qui, à la fois, me permet de me détendre, de me sentir "vivante" et en même temps qui contribue à m'épuiser parce que je ne perçois pas toujours les signes évocateurs de ma fatigue. Je suis tellement dedans (couture, écriture, lecture, tricotages doudous, pâtisserie) que je peux en oublier de me nourrir, de sortir, de me reposer. Conclusion : je m'épuise et je ne le découvre qu'après coup.
C'est exactement ce qui vient de se passer dans ma vie : A toujours regarder trop de vidéos dans le cadre de ma formation à l'autoédition, à tenter de comprendre, à chercher des idées, à faire au mieux etc. Bien que je ne sois plus à la vie active, je me suis épuisée sans même m'en rendre compte. Dans le spectre autistique, c'est quelque chose de très courant.
"Les troubles associés" :
Evidemment quand on est à ce point épuisée, cela ne va pas non plus sans exacerber les autres troubles souvent associés à l'autisme, tel que : l'anxiété, les troubles de la mémoire, les difficultés sensorielles encore plus intenses, avec aussi plus de mal à communiquer avec l'autre. Voir même un fond dépressif. Dans nos vies modernes, tous, un jour ou l'autre, nous connaitrons ces temps de dépression, en ce qui me concerne, je suis toujours sur le fil du rasoir. Jamais complètement dedans mais jamais loin non plus.
Burnout classique ou Burnout autistique ?
J'ai vu beaucoup de vidéos sur YouTube de personnes très avisées qui font la distinction entre ces deux formes de Burnout. Personnellement, je pense que la frontière entre ces deux formes de Burnout, en tout cas pour moi, est souvent très ténue. C'est souvent comme tout le monde : D'abord un surcroît de travail, puis tout ce qui est davantage spécifique à l'autisme : Besoin de solitude plus grand, difficultés avec les exigences de communication. Au bout d'un moment, contrairement à d'autres, j'ai besoin de mes centres d'intérêt, de silence, d'éloignement du monde. Mes comportements stéréotypés sont aussi une nécessité pour me "récupérer".
Les dysfonctions exécutives et conclusion :
Je ne veux plus entendre des : "T'en as pas marre d'être fatiguée ?", "Fais un effort", "Arrête de t'écouter", "C'est pas si difficile que cela", "Il n'en faut pas beaucoup pour te fatiguer toi", "Un peu de volonté bon sang !".
C'est inutile de me dire cela même si c'est peut être la preuve de bonnes intentions à mon endroit. Les difficultés exécutives sont aussi plus présentes quand je suis en Burnout : ¨Plannifer, pévoir, organiser et surtout pour moi : Passer à l'action. C'est chose ultra compliquée. Je n'y arrive plus. Tout simplement. C'est comme si mon cerveau était en mode : "OFF". J'ai beau vouloir balayer, je reste là, sans bouger, incapable de me lever, de prendre le balai et de balayer. Impossible. Je peux prendre cet exemple mais encore beaucoup d'autres : sortir, faire mon ménage, repasser, écrire....etc..
Ne vous moquez pas, n'insistez pas quand je vous dis : "Je ne pourrai pas à aller à tel diner", " Je ne peux plus écrire", "Je dois me reposer". Je NE PEUX PAS.
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