Lire comme une traversée intérieure

Lire comme une traversée intérieure :

Quand le roman devient miroir de l’âme

 

Il y a des soirs où j’ouvre un livre comme on entrouvre une fenêtre. Je ne cherche pas à fuir le monde, mais à le retrouver autrement, plus profondément, comme si les mots me donnaient accès à ce qui m’habite en silence. C’est ainsi que j’ai appris à lire : non pas pour accumuler des histoires, mais pour me laisser traverser.

 

Quand j’écris, c’est la même expérience. Les phrases ne naissent pas d’un raisonnement, mais d’une vibration. Elles montent d’un endroit fragile, parfois douloureux, et je les accueille comme elles viennent. Comme je l’ai dit moi-même : « Mon style d’écriture ? Ce n’est pas de la science-fiction… ni même de la poésie. Moi, c’est de la Fiction poétique… Ma poésie est dans la manière même avec laquelle je raconte une histoire et non pas de la poésie pure .»

 

Souvent, je me rends compte que ce que j’écris n’appartient plus seulement à moi. Cela devient miroir pour d’autres, reflet d’émotions partagées, d’interrogations communes. Je crois que la littérature nous relie dans nos solitudes. Nous avançons chacun avec nos blessures, nos questions, nos émerveillements. Mais un roman, une nouvelle, un conte, peuvent être ce lieu de rencontre invisible où les âmes se reconnaissent.

 

Mon parcours d’écrivaine s’est construit tardivement, après des années de silence et de retenue. Comme je l’ai écrit dans un moment de transparence : « Découvrir son autisme à l’âge adulte, ce n’est pas seulement poser un mot. C’est souvent entamer un voyage intérieur. » Voilà qui redonne sens à ce chemin, cette patience de l’âme. Et je crois profondément que c’est cette sensibilité-là qui, aujourd’hui, devient ma force : « Je me sens plus apaisée… Mes questionnements identitaires ont pris fin. »

 

J’aimerais que mes livres soient pour vous une invitation à ralentir, à respirer, à écouter ce qui frémit en vous. Ce silence, bien compris, devient une réponse — « Le silence n’est pas fuir. C’est respirer. Ce n’est pas s’éloigner des autres. C’est se retrouver soi-même. » Peut-être que vous y trouverez un écho de vos propres questionnements ou simplement un apaisement, une beauté discrète. Ce qui compte, ce n’est pas que vous lisiez mon histoire, mais que la vôtre s’y reflète, comme dans un miroir d’âme.

 

Il y a aussi,  dans mon écriture, derrière chaque mot, une recherche d’invisible. Je n’écris pas seulement pour raconter la vie telle qu’elle est, je tends l’oreille vers ce qui échappe aux regards. Comme je l’ai confié : « Je crois à la transcendance, je crois que la littérature est un chemin de l’âme vers l’âme. » Alors écrire devient prière silencieuse, et lire devient accueil d’une présence.

 

Car au fond, chaque livre est pour moi une passerelle : entre ce que nous vivons et ce que nous espérons, entre nos limites et ce souffle plus grand que nous. J’écris pour rejoindre, comme le dit Christian Bobin que je cite souvent, « cet Amour qui manque à tout amour ». C’est là que se tient ma quête : laisser l’écriture ouvrir une brèche vers la lumière, et vous inviter à y passer avec moi.

 

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.