
Pourquoi mon roman "La Demeure de l’Ange"
n’est pas une leçon de catéchisme
Il m’arrive parfois d’hésiter avant de dire, tout simplement, que je suis catholique. Non par honte, mais par prudence. Non parce que je douterais de ce que je crois — au contraire — mais parce que le mot, aujourd’hui, suscite souvent des peurs, des malentendus, des caricatures.
Alors je veux le dire ici : oui, je suis catholique. C’est dans cette foi-là que je puise ma lumière, ma verticalité, ma tendresse. Une foi incarnée, enracinée, pleinement ecclésiale. J’aime l’Église, même cabossée, j’aime ses fêtes, sa mémoire, son mystère, ses pierres, ses silences, ses chants.
Mais je n’écris pas pour convaincre. Je n’écris pas pour convertir. Je n’écris pas pour expliquer Dieu. J’écris pour raconter.
Un roman habité mais libre
Mon roman" La Demeure de l’Ange" est traversé par cette foi, comme un fil invisible. Elle est là, oui, mais elle ne parle pas plus fort que l’histoire. Elle ne s’impose pas. Elle ne déborde pas. Elle ne prêche pas. Elle chemine, à l’arrière-plan, comme une respiration, une façon d’habiter le monde, de le regarder autrement.
Le cœur du livre, c’est une chapelle oubliée, effacée par le temps, au bord d’un champ, dans l’indifférence générale. Et une femme, Christie, qui décide de la restaurer, malgré tout. Pas parce qu’elle veut convertir la commune. Pas parce qu’elle est nostalgique du passé. Mais parce qu’il y a là quelque chose de plus grand qu’elle. Un héritage. Une promesse. Un lien.
Restaurer cette chapelle, c’est poser un acte de foi, oui. Une foi qui ne s’impose pas, mais qui se propose. Une foi sans discours, mais avec des mains, des pierres, des larmes parfois, des silences surtout.
Pour tous, pas seulement pour les croyants
Je l’ai souvent dit : on peut lire ce roman sans être croyant. On peut être touché par les liens familiaux, les souvenirs d’enfance, les blessures qui cicatrisent lentement. On peut aimer les paysages, les dialogues, les souvenirs partagés, les projets fragiles qui tiennent à peu de choses. On peut être athée, agnostique, ou tout simplement en recherche, et trouver là un récit humain, vrai, sensible.
Mais il serait injuste — et même hypocrite — de gommer ce qui m’habite, moi, en tant qu’autrice. Je ne suis pas neutre. Je suis croyante. Et cette foi, même si elle ne donne pas la leçon, elle colore mes phrases.
Une foi sans flou, sans “spiritualité vague”
Je le dis avec autant de douceur que de clarté : je ne pratique pas une spiritualité “ouverte”, “énergétique” ou ésotérique. Mon roman n’est pas un prétexte pour parler d’anges flous, de réincarnation, de pouvoirs cachés ou de lumières intérieures détachées de l’histoire. Je ne crois pas à cela.
Je crois en un Dieu vivant, incarné, dans l’Église. Je crois en la prière simple, fidèle. Je crois en la beauté des sacrements. Je crois en la joie chrétienne, qui n’est pas toujours visible, mais qui est là. Je crois sans confusion.
Ce roman est une offrande.
J’ai voulu écrire un roman qui laisse passer la lumière, même à travers les fissures. Un roman où Dieu n’est pas absent, mais pas bruyant non plus. Il est là, comme un murmure entre deux scènes, comme un écho dans la mémoire, comme un battement d’ailes au bord du visible.
Il n’y a pas de catéchisme, non. Pas de prêtres. Pas de sermons. Mais il y a une femme qui prie. Il y a des pierres qui pleurent. Il y a une chapelle qui espère. Et cela me suffit.
Merci de lire ce roman, d’où que vous veniez, qui que vous soyez, même si vous ne partagez pas ma foi. Ce n’est pas un texte “à messages”. C’est une histoire. Et peut-être, qui sait, elle vous parlera autrement. Elle ne cherche pas à vous faire croire. Elle cherche à rejoindre votre humanité, à sa manière, dans cette part intérieure que chacun porte.
Sylvie Deogratias
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