Le livre des contraires

Offrande et Fronde : le livre des contraires

 

Dans L’Offrande et la Fronde, deux voix se répondent : celle d’Ancolies, blessée, terrienne, parfois insolente devant le ciel, et la mienne, croyante, habitée d’une douceur lumineuse.
Le tableau de nos différences pourrait faire croire à une fracture : lui, la fronde ; moi, l’offrande. Pourtant, au fil des pages, j’ai découvert qu’entre ces deux pôles circulait un souffle commun.

 

  1. Le sol et le ciel

Il écrit :

« Je contemple la gorge serrée le puits du temps, la chevauchée des strates… Et cette saleté de solitude bien sûr. »
(Le puits du temps)

Chez lui, le regard s’ancre dans la matière, dans la solitude.


Je lui réponds :

« Il me reste cette présence silencieuse de Dieu, du Divin, au-dedans de moi qu’à tout moment je peux rejoindre. Quand on est croyant, on n’est jamais absolument tout seul. »

Lui descend dans la terre, moi j’ouvre le ciel. Entre nous, la verticalité complète du monde se dessine : le gouffre et la lumière.

 

  1. La blessure et la prière

Il dit :

« Le danger, c’est ne pas aimer. »
(Le danger)

Phrase d’homme qui s’est brûlé à la vie.
Je réponds :

« Ce passage-là me bouleverse. C’est une page d’Évangile… Vous touchez là les cordes vibratoires de mon être profond. »

La blessure devient passage vers le spirituel.
Ce que lui nomme instinct de survie, je l’appelle grâce.
Dans ce frottement se trouve, je crois, le cœur du livre : une foi en miettes que la tendresse relève.

 

  1. La révolte et la tendresse

Souvent, il est en guerre contre le monde :

« Ne pas aimer. Je les regardais, leurs fronts béton buté… Foutus d’amour, ils sont foutus d’amour ! »

Et moi, je tente d’apaiser :

« Vous aviez sur eux un regard de miséricorde, ou si vous préférez, une indulgence. Votre besoin de rester dans la mouvance de l’amour universel, cela me touche tellement. »

Notre opposition n’est pas morale mais existentielle.
Il part du manque, je marche vers la plénitude. Nous parlons de la même faim, sous deux langages différents.

 

  1. L’humour et la foi

Il écrit encore :

« Que serait la vie, que serions-nous sans le secours d’une solide autodérision ? »

Je lui réponds, à l’aube :

« Je suis bien d’accord avec vous. L’autodérision est nécessaire, je dirais même vitale. »

 En quelque sorte, il boit à la dérision, je bois à la foi :  deux manières de rester debout.

 

  1. L’amour : impossible et divin

« Chercheur d’air… » écrit-il, en quête de sens.
Et moi :
« Je suis comme vous : une chercheuse d’air. »

Lui cherche l’amour comme un absolu impossible, moi comme une trace du divin.
Mais la quête est la même. Et c’est peut-être cela, le miracle du livre : la rencontre de deux solitudes qui se reconnaissent d’âme à âme, par-delà nos différences.

 

Conclusion

 

L’Offrande et la Fronde n’oppose pas deux écritures :
Lui, l’homme de la lucidité blessée ; moi, la femme à la foi ouverte.
Et dans cette différence même, naît un espace de vérité : là où la terre et le ciel, la chair et l’esprit, se parlent enfin sans se juger.

 

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