L'Amour à mourir

L'Amour à mourir

 

Notre cœur est un aigle qui vole haut dans l’azur du ciel. Les ailes grandes écartées, nous défions l’apesanteur, rien ne nous effraie vraiment. Nous surfons sur les vagues du vent, qui sourient à nos exploits sereins, comme si nous avions toujours su voler. Comme si aimer faisait partie de nous.

 

Il est un chant aux mélopées incomparables, il s’élève dans les airs, sur les ailes de l’aigle intrépide. Il tournoie dans les aigus d’une partition qui enveloppe tout : le souffle du zéphyr, les fleurs des prés, les feuillages des peupliers. Une mélodie inaudible, plus grande que tout, balaie en nous l’inutile et nous berce tendrement. Comme si nous étions toujours des enfants. Comme si nous n’avions jamais grandi.

 

Notre cœur est un circuit migratoire pour les oiseaux venus d’ailleurs, ils virevoltent, chantent et se posent sur les branches de nos soupirs invisibles. Ils s’en vont puis reviennent sans cesser de danser. Ils trouvent leur joie à partir, toujours sur le départ, vers d’autres destinations. Comme si nous aimions toujours voyager. Comme si nous savions où aller.

 

Il est une caresse intérieure à la douceur inégalée, elle se meut, remue nos entrailles et se place en notre centre. Elle nous déchire à son contact pour nous ouvrir à la compassion, celle qui nous arrache à nous-mêmes pour nous placer dans le cœur de l’autre. Comme si nous pouvions échapper à notre condition. Comme si nous savions tout donner.

 

Notre cœur est une lettre qui se lit à voix basse. Sa calligraphie nous ravit par sa beauté, elle qui s’écrit presque sans nous. Elle valse en pleins et déliés pour déposer nos blessures et nos mots affectueux. Elle nous sort de nous-mêmes, amie attentive qui nous veut du bien. Comme si nous étions des écrivains inspirés. Comme si nous pouvions vraiment nous quitter.

 

Il est une lumière plus belle que tous les soleils. Elle brille en rayons, guidée d’en haut. Elle scintille en notre creux pour y chasser nos nuits, nos sombres recoins, nos secrets. Elle inonde de sa clarté nos froideurs habituelles. Comme si l’Astre avait besoin de nous pour offrir sa splendeur. Comme si nous l’avions méritée.

 

Notre cœur est fait pour l’amour qui jamais ne finit. Il hurle au-dedans, avec la même puissance qu’une tempête qui efface tout sur son passage. Nous avons besoin d’aimer jusqu’au prix du corps, du temps, du sang ou de l’âme. Qu’importe ce qu’on croit, nous sommes la demeure d’un Amour qui nous happe. Comme si nous pouvions rendre amour pour amour. Comme si nous pouvions aimer jusqu’à mourir.

 

Nous sommes immenses.

 

Nous sommes l’océan sans rivage, le Soleil majestueux, le regard de l’Aigle, la douceur d’une musique inaudible, la lumière incandescente, les mots secrets d’une tendresse continuelle.


Oui, comme si nous avions en nous des semences éternelles. Comme si nous abritions l’amour sans début ni fin. L’amour à venir.


L’amour à mourir.

 

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