« Dieu n’est pas dans les églises. Dieu est dans la vie. Dieu est dans la respiration, dans le silence, dans le battement d’ailes d’un papillon. »
(Christian Bobin, L’éloignement du monde)

Plus grand que nous

Il y a l’amour au-dessus de tout amour qui nous appelle comme une bouche immense, invisible dont l’écho nous parvient quelque part, à un niveau de notre être profond.

Il y a la beauté au-dessus de toute beauté qui se dessine comme un crayon d’enfant géant, anonyme, dans le ciel intense, dont la forme s’imprime quelque part en nous, dans notre conscience, en profondeur.

Il y a la soif de tendresse au-dessus de toute soif qui nous touche comme une main sans trace dans la clarté des jours. Elle nous caresse sans nous blesser quelque part en nous, sans notre aval, au plus intime, en profondeur.

Il y a la faim d’un bonheur infini qui nous étreint comme un puits de lumière, si grand, juste dans notre vide. Il jaillit à tout instant comme un volcan à la lave brûlante, quelque part en nous, sans notre volonté, en profondeur.

Il y a le désir au-dessus de tout désir, qui chante en nos frémissements comme le velouté d’un regard aimé. Il nous contemple sans cesse comme deux yeux gigantesques quelque part en notre âme, sans notre accord, au plus profond.

IL y a la joie au-dessus de toute joie, qui fredonne en notre cœur comme une psalmodie de l’Esprit. Elle entonne sa mélodie harmonieuse comme une partition musicale quelque part, là, sans notre oui, en profondeur.

Il y a la paix au-dessus de toute paix, qui vient en nous comme une pluie légère au cœur de l’été. Elle entre doucement, sans bruit, elle nous invite quelque part en nous, sans que nous le voulions, en profondeur.

Quoiqu’on dise, quoiqu’on pense, avec ou sans nous, nous sommes la demeure de bien plus grand que nous, anges ou Dieu, étoiles ou Lumière, nous sommes terre et cieux, fleurs et vent, caresses et tempête.

Nous sommes habités.