Ecrire avec un casque à musique sur les oreilles

Écrire avec un casque à musique sur les oreilles

 

Il y a des jours où le silence est trop plein. Alors je glisse le casque sur mes oreilles comme on referme un rideau sur le monde. Pas pour fuir, mais pour ouvrir. Un autre espace. Une chambre secrète. La musique devient alors le souffle derrière les mots. Je n’entends rien plus rien d’autres. Elle m'accompagne doucement vers cette zone en moi où l’écriture commence.

 

Il y a des morceaux qui m’élèvent, qui me portent. Des violoncelles qui creusent, des voix sans mots qui éveillent l’indicible. Parfois même, c’est un simple rythme, une pulsation. Le chant grégorien calme mes scènes émotionnelles tandis que la harpe ou le violon embrase ma plume comme un feu sur le clavier. Les mots vont quelquefois plus vite que mes doigts alors qu’à d’autres moments, tout est pesé, réfléchi, cadencé.

 

La musique ne me guide pas, elle m’ouvre. Elle fait tomber des barrières, elle délie mes pensées, elle m’ouvre au mystère, à l’inconscient, à la vie, à son souffle, à la Transcendance.

 

Écrire ainsi, c’est être à la fois dedans et dehors. Présente au monde, mais les yeux fermés. Les sons viennent et les phrases me surprennent. Ce n’est pas une méthode. Ce n’est pas une technique. C’est un souffle qui s’ajoute au mien. La musique rend l’écriture plus sensible. On est deux à écrire : la musique et moi, ou plutôt non, on ne forme bientôt plus qu’une seule et même personne et nous voyons lentement se dessiner ce qui nous dépasse : l’aspect divin de toute écriture. La forme silencieuse « d’un amour qui dépasse tout amour », pour reprendre les  mots de Christian Bobin. Mon poète préféré.

 

Je ne cherche pas toujours à comprendre, c’est une immersion. Certains textes n’auraient jamais vu le jour sans ces musiques murmurées dans mes oreilles. Elles m’ont portée jusqu’à la fin d’un paragraphe, jusqu’à la fin d’un doute. Je suis comme hors de moi hors du temps, quelque part entre le ciel et la terre, entre moi et l’autre, entre Dieu et mon cœur mais Toujours immergée dans l’Amour. Je n’ai besoin pour mon inspiration que d’un peu de douceur musicale, une barre de chocolat…et top départ !

 

Alors écrire avec un casque, c’est peut-être écrire autrement. Pas plus fort. Pas plus vite. Mais plus proche. Plus intérieure. Et quand je relève la tête, que j’enlève le casque, il reste dans l’air une trace de cette musique secrète. Elle ne s’entend plus, mais elle a laissé sa forme dans mes phrases. 

 

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